Avec les humbles
J’en ai marre des arrogants. C’est écœurant comme ils pullulent, dans les grands médias notamment. Mais ceux qui me consternent le plus sont ceux qui sont des militants (de gauche évidemment). Et pour une fois je ne féminiserai pas mon texte, car il me semble que la plupart sont des hommes. Qui donnent leur avis sur tout, drapés dans leur savoir, dans leur arrogance.
C'est-à-dire dans une "attitude qui se manifeste par des manières hautaines, blessantes". Un synonyme ? "Morgue". Sympathique donc… Mais quel est donc le contraire d’arrogant ?
"Humble" : "Qui a conscience de ses limites, de ses faiblesses, et qui le manifeste par une attitude volontairement modeste et effacée" ou "qui est d'un caractère simple, modeste, sans prétention ou sans importance". Mais ce qui est frappant, c’est l’autre sens de ce mot : "qui est de condition modeste, occupe une situation sociale peu élevée". Quand les mots nous placent de part et d’autre de la barrière. Quand on est militant de gauche, ne devrions-nous pas être avec les humbles ?
Je pense que cette arrogance, cette pastèque que certains ont à la place du crâne, est l’une des causes qui empêche une adhésion massive à nos idées. Oh les mots sont beaux : "partage, égalité, éducation populaire… ". Mais dans les faits, on se retrouve bien vite face à des militants gonflés d’importance, de références culturelles bien éloignées des préoccupations quotidiennes. Qui ne comprennent pas que les autres ne soient pas sensibles à leurs analyses. Qui s’énervent même parfois, "les gens sont stupides". Stupides de ne pas voir que nous avons raison, que nous savons ce qui est bon pour eux…
Je pense que ce savoir n’est qu’une illusion qu’ils ont. Qui tient bon, qui masque la façade, tant qu’on s’efforce d’ignorer tout ce qui n’irait pas dans son sens. Parce qu’on croit savoir, mais on ne sait rien, ou si peu. Il suffit de se plonger en profondeur sur un sujet précis pour s’apercevoir que ce qu’on croyait comprendre se révèle toujours plus complexe. Qu’on en ressort avec plus de questions que de réponses.
Sérieusement, arrêtons de nous prendre au sérieux. Dégonflons ces baudruches. Ça urge.
Une source d'inspiration : http://www.courrierinternational.com/article/2014/03/24/pepe-mujica-n-est-pas-qu-un-original
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